PROBA2, le satellite belge fête sa première année.
Les membres de l'équipe PROBA2 de l'Observatoire Royal de Belgique font le point sur cette année.
posted: Oct 29, 2010
Tout a commencé le 2 novembre 2009, à 02h50 LT: le satellite PROBA2 décolle à bord d'un lanceur Rockot depuis le site de lancement de Plesetsk. Juste avant 06h00 LT, la station sol de Redu reçoit le premier signe de vie du satellite dans l'espace. PROBA2 a entamé sa première « révolution » autour de la Terre. Pour l'ORB, l'aventure dans l'espace a commencé.

L'ORB dispose de deux instruments solaires à bord de PROBA2: SWAP capture des images du Soleil dans l'EUV et LYRA mesure le rayonnement solaire dans quatre longueurs d'onde. Dans la première phase après le lancement, il fallut résoudre les problèmes de comportement de PROBA2 qui empêchaient le centrage correct du Soleil dans les images de SWAP. Toute l'équipe de PROBA2 avec l?aide de personnes de sociétés telles que QinetiQ, l'équipe de Redu, les scientifiques et les techniciens de l'ORB ont finalement réussi stabiliser le contrôle de PROBA2.
Anik De Groof, scientifique de l'ESA, nous raconte: «Il est extrêmement intéressant de travailler avec plusieurs équipes et de voir que tout le monde est essentiel dans l'exécution du projet PROBA2."

Opérations
L'équipe opérationnelle de l'ORB détermine les commandes à effectuer sur SWAP et LYRA. Les commandes sont converties dans « le langage du satellite » et transmises via un processus automatique de la station au sol de Redu. PROBA2 est capable d'interpréter les ordres, de se diriger, de percevoir et traiter les données. Cette « autonomie à bord " est un des objectifs de la mission. Les scientifiques de l'ORB ont un contrôle presque complet sur la préparation des tâches. Ils pilotent, pour ainsi dire, SWAP et LYRA avec un joystick. Ceci est unique. L'équipe PROBA2 de l?ORB n?a rien laissé au hasard durant cette année passée. Le «contrôle» du télescope nécessite une gestion très précise suivant laquelle tout doit être contrôlé 4 fois. Des erreurs ont trop d'impact sur le reste des opérations.
Bogdan Nicula, ingénieur/rechercheur: "Il est très important que tout se passe bien, cela crée beaucoup de pression, mais c'est aussi un grand défi."

Une partie importante d'une telle mission est la gestion des données.
Elke D'Huys : "C'était en permanence une course contre la montre afin que toutes les données soient traitées à l'aide du logiciel adéquat. Il s?agit plus que de simplement aller chercher quelques images: le puzzle se compose de nombreuses pièces qui doivent s'imbriquer exactement ".

Science
PROBA2 a lancé un processus de large coopération internationale dans le domaine scientifique. Des scientifiques de l'ORB furent invités à faire des recherches sur les données de SWAP et LYRA dans le cadre du «Programme des chercheurs invités ». Les premiers résultats scientifiques et articles sont dans le pipeline.

SWAP est en mesure d'observer une très grande partie de l'atmosphère solaire. Le champ de vision peut encore être agrandi grâce à la technique «de dépointage »: PROBA2 peut se dépointer et voir la couronne éloignée du Soleil. Ceci représente la pointe de technologie et de la science.
Dan Seaton, chercheur: "SWAP est technologiquement innovant. En fait, cette expérience nous donne un regard sur l'avenir de la science solaire. "
David Berghmans, chef du Centre scientifique de PROBA2 : "Cette image élargie est la crème de la crème. Grâce à cette technique, nous pouvons établir comment les nuages de plasma émis par le soleil accélèrent, décélèrent et éventuellement changent de direction. »

SWAP est le troisième oeil du double-satellite STEREO. Ces deux satellites ont perdu leur vue stéréo du Soleil parce qu'ils sont trop éloignés l'un de l'autre. PROBA2 est situé au centre et permet de créer une reconstruction 3D des nuages de plasma.
Marilena Mierla, chercheuse : "Grâce à PROBA2 nous pouvons continuer la recherche avec STEREO. SWAP a une très grande valeur scientifique. "

Météo spatiale
SWAP et LYRA ont déjà gagné leurs galons. Le 16 octobre, SWAP et LYRA ont vu une éruption sur le Soleil: le rayonnement électromagnétique a soudainement augmenté de manière tres forte à un endroit précis sur le disque solaire.
Petra Vanlommel, prévisionniste du service de météorologie spatiale: "Des images d'autres satellites n'étaient pas disponibles à ce moment. Heureusement, nous avions SWAP et avons été en mesure de fournir des informations quasi instantanément sur le lieu de l'événement et de déterminer si d'autres phénomènes météorologiques spatiaux les accompagnaient "

Marie Dominique, responsable scientifique de LYRA décrit une année de PROBA2: «Non seulement cette année de PROBA2 nous a apporté une meilleure compréhension du Soleil et des données météo de l'espace, mais elle représente aussi une étape majeure dans le développement de la prochaine génération d'observatoires."

La couronne EUV vue par PROBA2/SWAP le 21 Octobre 2010, agrandie au centre de l'image originale. Les structures lumineuses sur le disque solaire sont des zones actives. Ces zones sont plus brillantes parce que le plasma à cet endroit est plus chaud qu'ailleurs. Nous parlons de température autour de 1 million de degrés Celsius. Dans le coin supérieur gauche et le coin inférieur droit de l'image on peut voir des protubérances disparaître plus tard dans la journée. A droite, on voit une zone active de côté. Les lignes sont des lignes de champ magnétique émanant du Soleil.
2010-10-21: the movie
http://proba2.sidc.be

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